Leurs coups de sifflet sont indispensables au club
Siffler est une seconde nature pour Valentin et Jérôme. Arbitres officiels, ils permettent aux équipes seniors d’éviter les points de pénalité.
Imaginez une seconde : un petit bonhomme d’1 mètre 65 faire la loi, sifflet en bouche, dans un match de basket où de grands gaillards s’affrontent. Ce bonhomme, c’est Valentin.
À 17 ans, il fait partie des (rares) licenciés du NAC basket à enfiler deux maillots sur un même terrain : celui de joueur, et celui d’arbitre.
Valentin fait ses premières armes comme tout le monde, en étant « programmé » les week-ends, de temps à autre. « On me demandait de le faire, alors je le faisais », se souvient-il simplement.
Match après match, il se fait remarquer. Pour la justesse de ses interventions. « Certains membres du club, et même de coaches adverses me disaient que j’arbitrais bien ! »
Siffleur pour le fun depuis quatre ans, Valentin grimpe à l’échelon supérieur. En début d’année, il passe l’examen départemental, après six mois de formation. Objectif ? Devenir arbitre officiel.
Résultat ? Carton plein ! Un 20/20 à l’oral et on n’en parle plus !
Il va maintenant pouvoir siffler le meilleur niveau départemental chez les seniors. Dans ses yeux, on lit un « même pas peur ! ». La bonne recette ? « Siffler un bon coup sec, dévoile-t-il. Et ne montrer aucune hésitation, sinon les joueurs prennent le dessus. »
Parfois même, c’est du partenaire de sifflet dont il faut se méfier. Valentin se rappelle un match où, malade, il avait été « cassé » par l’autre devant le coach d’une équipe ! « C’est de sa faute ! », avait scandé le second arbitre en désignant Valentin.
Une infortune bien vite balayée dès son retour sur le terrain en tant que joueur. Un maillot, arboré depuis 12 ans maintenant, qu’il n’est pas prêt de ranger au placard. « Je n’ai pas de préférence entre jouer et arbitrer. Mais si vraiment je devais choisir, je préférerais jouer ! », assure celui qui se dirige vers les métiers de gendarme ou pompier.
Arbitrer « par amour du club »
Jérôme, de 19 ans son aîné, est sur la même longueur d’onde. Sa retraite sportive, il ne l’envisagera sans doute pas avant ses 55 ans (!). L’arbitrage en revanche, après huit années en tant qu’officiel, commence à être « lassant ». Le senior l’admet : siffler « n’est pas une vocation. Je le fais par amour du club. »
Oui car il faut savoir que chaque équipe seniors (une fille et deux garçons aujourd’hui) doivent être « couverte » par un officiel. Sans quoi, l’équipe reçoit des points de pénalité. Impossible d’être compétitif en partant avec cinq points de retard sur les adversaires.
Alors Jérôme, comme d’autres par le passé (Lucie par exemple l’a été de nombreuses années), sacrifie de son temps de week-end pour ça. Ses déplacements, parfois lointains car il peut arbitrer au niveau régional, peuvent lui coûter « entre quatre et cinq heures » de temps.
Il continuera de le faire en attendant que d’autres jeunes comme Valentin se révèlent. Jérôme a déjà commencé à recruter. « Hey toi aussi tu peux devenir arbitre hein ! », lance-t-il en s’adressant à Thibault, un poussin. Et ce dernier de demander : « Tu gagnes des sous en arbitrant ? »