Interview Maïssa AZZAM


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Propos recueillis par Samuel Hauraix le lundi 23 mai 2022

Challenge national benjamin(e)s : une quatrième place pour Maïssa et l’envie de « faire mieux »

À 13 ans seulement, Maïssa Azzam a un niveau d’exigence envers elle-même déjà très élevé. Le 22 avril dernier, elle a pris part à la finale nationale du challenge benjamin à Paris. Parmi la trentaine de jeunes filles qualifiées, la représentante du NACLT a échoué au pied du podium et dû se contenter de la quatrième place.

Lorsqu’on lui demande si elle a idée du nombre d’inscrits au départ dans tout l’Hexagone, la U13 hésite mais n’est pas loin du compte : ils étaient 12 500 jeunes sur la ligne de départ. Aller si loin, c’est déjà satisfaisant non ? « Je ne me dis pas ça, rétorque-t-elle. Je voulais être la première. Je suis contente mais toujours déçue, j’aurais voulu faire mieux. »

Sa frustration est encore prégnante. Maïssa, qui ne cache pas avoir été un peu stressée le jour-même, a du mal à oublier que quelques jours avant cette finale, elle avait signé un meilleur score que sa concurrente arrivée première…

Heureusement que son entraîneur, Jérôme Rocheteau, est là pour lui rappeler qu’elle a « beaucoup progressé » tout au long de l’année. La preuve à chaque échelon (départemental, régional…), elle a largement fait grimper son total de points dans cette épreuve complète qui fait appel aux qualités de tirs (lancers-francs, 3-points…), de passes et de dribbles.

Une progression d’autant plus notable que l’an passé, pour sa première participation, elle avait été éliminée dès les premières qualifications. Son parcours cette saison « vient pas par hasard, c’est lié à un gros volume d’entraînement », remarque son coach, qui la suit depuis quatre ans.

Séance collective lundi, mercredi (en plus d’une « séance ouverte » en amont de l’entraînement), vendredi ainsi qu’une heure et demie supplémentaire le jeudi avec la dizaine d’autres benjamins et benjamines nortais qui participaient. Soit un total de « 127 entraînements » (!), chiffre Jérôme de tête.

« Le club m’a demandé de faire un entraînement spécifique au challenge, détaille l’entraîneur. À la base, on ne pensait pas continuer aussi longtemps. Ce n’était pas un objectif à proprement parler. J’étais là pour animer les séances, je n’ai pas forcément donné beaucoup de détails techniques. »

Il ajoute en s’adressant directement à sa joueuse : ce beau parcours, « tu le dois d’abord à toi-même, tu t’entraînes beaucoup. On t’aurait dit en début de saison que tu finirais quatrième, tu aurais pensé quoi ? » « J’aurais rigolé », répond-t-elle avec un sourire complice.

Alors tant pis si la jeune fille a manqué de peu l’occasion d’effectuer un séjour aux États-Unis pour vivre une expérience NBA, la récompense accordée aux vainqueurs. Au moment de notre entrevue fin mai, cette grande fan du meneur américain Kyrie Irving avait deux finales à préparer,
l’une en Coupe, l’autre en championnat R2. Deux finales gagnées.

Maïssa aura donc connu une sacrée année de basket, collectivement et personnellement. La saison prochaine, Jérôme ne sera plus là pour l’accompagner. « Ça va faire bizarre de changer », admet-elle avant que son coach n’ajoute, l’air malicieux : « Il faut qu’elle voit d’autres coaches meilleurs que moi ! »